Un arrêté étend la campagne de vaccination contre la méningite en Seine-Maritime et dans la Somme
publié le 19 février 2009
A l'occasion d'un déplacement en Seine-Maritime et dans la Somme, le 20 février, Roselyne Bachelot-Narquin, la ministre de la Santé, a annoncé une extension de la campagne de vaccination contre les infections invasives à méningocoques. La Seine-Maritime enregistre en effet depuis plusieurs années un nombre anormalement élevé de cas. En 2008, 48 cas d'infections invasives à méningocoques - qui frappent presque exclusivement les enfants - ont ainsi été recensés dans le département. Cinq cas se sont révélés mortels. Cette situation, qui n'a pour l'instant pas de véritable explication, a justifié le lancement, en 2006, d'une grande campagne de vaccination des enfants et des adolescents (voir notre article ci-contre). Organisée sur une base volontaire - mais avec une forte incitation des autorités médicales et scolaires et du service de protection maternelle et infantile du département -, cette campagne était jusqu'alors limitée à six cantons autour de Dieppe, qui enregistraient en 2006 un nombre de cas pour 100.000 habitants jusqu'à quinze fois supérieur à la moyenne nationale. En dépit d'un bon taux de participation, l'analyse épidémiologique des cas survenus en 2008 dans l'arrondissement de Dieppe a montré une augmentation de l'incidence dans plusieurs cantons limitrophes, mais aussi au sud de la Somme, qui jouxte l'arrondissement de Dieppe.
Deux jours avant le déplacement de la ministre de la Santé, le Journal officiel a publié un arrêté du 16 février 2009 relatif à la recommandation d'une vaccination en Seine-Maritime et dans la Somme contre les infections invasives à méningocoque B:14:P1-7,16 et aux modalités d'organisation de cette vaccination. Ce texte très détaillé étend le dispositif de vaccination à trois autres cantons de Seine-Maritime (Eu, Forges-les-Eaux et Neufchâtel-en-Bray) et à quatre cantons de la Somme (Ault, Friville-Escarbotin, Gamaches et Saint-Valéry-sur-Somme). D'autres cantons pourraient suivre prochainement, une fois recueillis les différents avis nécessaires. L'extension progressive de la campagne est en effet, en partie, conditionnée par le faible rythme de production du vaccin correspondant à ce type d'invasion massive à méningocoque. Celui-ci est fabriqué uniquement par un laboratoire norvégien, dont les capacités de production en la matière sont limitées. Reprenant les prescriptions du dispositif actuel, l'arrêté du 16 février précise que la campagne de vaccination vise, toujours sur une base volontaire, les enfants, adolescents et jeunes adultes (de 2 mois à 19 ans) et repose sur trois injections successives (pour les enfants de 2 mois à 1 an) ou sur deux injections suivies d'un rappel pour les enfants au-delà de cet âge.
Si la mise en oeuvre de la campagne est placée sous la responsabilité de l'Etat, le département de Seine-Maritime et les communes concernées y participent néanmoins activement. Le département mobilise en particulier son service de PMI et intervient également au sein des établissements scolaires, par exemple en mettant à disposition de ces derniers des moyens de transport vers les centres de vaccination.
Jean-Noël Escudié / PCA
Référence : arrêté du 16 février 2009 relatif à la recommandation d'une vaccination en Seine-Maritime et dans la Somme contre les infections invasives à méningocoque B:14:P1-7,16 et aux modalités d'organisation de cette vaccination (Journal officiel du 18 février 2009).