La voila enfin !! Après 362 j de gestation, Lypha a enfin daigné délivrer la 8ème merveille du monde (si je vous le dis ! mdrrr).
Le poulinage a été ardu : lors de la dernière ronde avant le sac de couchage à l'écurie, alors que je devais les enfermer en stabul, j'aperçois Lypha couchée. Je fonde, la poche est là.
Très vite je m'aperçois que les deux antérieurs ne sont pas au même niveau, le gauche est très en arrière. Lypha pousse beaucoup, tente de se relever, je n'arrive pas à faire évoluer les choses, pas assez de force. Je file réveiller Zhomme qui débarque en trombe. Il galère, galère, ça commence à sentir le roussi cette affaire :/ Je dégage le nez, rien, pas de réaction, doigt dans la bouche, idem. Non non non, c'est pas vrai il est mort ce bébé !!!
Je rentre en courant à la maison chercher mon portable, je réveille le véto qui ne comprends rien à ce que je raconte (bah oui, je cours dans l'autre sens rejoindre Pascal).
Et là miracle : Pascal qui essayait de mettre les deux antérieurs au même niveau avait finalement pris une autre option et réussi à sortir le bébé... qui respirait ! Alleluiaaaaa
On se pose et on regarde : c'est une fille ! Re-alleluia !
Maintenant on s'occupe de virer les trois autres qui, hyper curieux de cette nouvelle vie, ne l'entendent pas de cette oreille et font trois fois le tour du paddock en coup de cul. Il faut que je me fâche pour enfin pouvoir les enfermer dans la stabul le temps que ces dames reprennent leurs esprits et qu'on décide de la suite. On veut rentrer les filles, il y a un vent frais, pas question de laisser la petite dehors.
Je reprends les trois zouaves que je vire en pâture (qu'ils en profitent c'est la dernière fois qu'ils y allaient, sont maintenant au régime les trois gros).
On enlève une des grilles pour faire un box de 8 x 5 m pour les donzelles et on les ramène au chaud.
Première étape franchie.
Deuxième étape pour F. : trouver le bar. Et là... ben non, elle est grande, très grande, léchouille le flanc de sa mère... du moins quand elle peut car Lypha veut la conserver devant ses yeux en permanence. Et Lypha couine dès que la petite l'approche, ce qui effraye celle-ci. On n'est pas sorti de l'auberge !!!
On tente de l'aider jusqu'à 2h30 environ sans succès, Pascal part se coucher, je décide de réintégrer ma couette dans la paille pour surveiller de loin sans plus intervenir.
Je rentre à la maison me faire un thé et leur foutre la paix en même temps.
Retour vers 4h : bizarre, un truc ne me plait pas...
Merdum, la petite s'est cognée quelque part, la peau à la pointe de l'épaule est ouverte sur 7-8 cm facilement.
Et elle n'a toujours pas trouvé le bar, pas de colostrum, pas de protection... Tant pis, je sors la seringue de colostrum que j'avais en réserve en cas de coup dur et je lui fais avaler.
Lavage de la plaie à la Bétadine, pose d'un pansement avec compresse au dermaflon pour que ça ne se salisse pas en attendant le véto au matin.
Je rattache Lypha et je lui amène la petite ; faut qu'elle boive maintenant, ça fait 5 h qu'elle est née, elle est blessée, elle en a besoin. Mission accomplie, elle trouve enfin le bar.
Puis elle se couche et moi aussi juste à côté pour 1h de pause ensommeillée avant de refaire une tournée de bar à la petite puisqu'il faut encore attacher Lypha.
Douche, appel au véto, je file voir deux patients avant de revenir. Je ne suis pas certaine qu'on pourra recoudre à cet endroit, le pro choisira.
Il est là, grimace : faut recoudre. OK chef, pas de souci, on fait comment ? Faut séparer la mère, endormir la petite. Aïe, je sens les ennuis arriver.
Bindo, Lypha est raide dingue dès qu'elle voit la petite vaciller sur ses jambes. Elle arrache l'anneau sur lequel elle est attachée, le véto opère une retraite prudente. On tente de la mettre de l'autre côté de la grille juste à côté du bébé, elle manque de sauter.
OK, pas le choix, faut de l'aide. Je file chercher du monde à la ferme. Ils s'occuperont de la petite pendant que je contiendrai Lypha que je garde en longe. F est emmenée dans le couloir, endormie, couverte pendant que le véto travaille. Je me fais secouer dans tous les sens par Lypha qui hurle sa détresse et se met dans un état pas possible, on dirait qu'elle sort de course tellement elle est trempée.
On remet enfin la petite avec sa mère qui ne comprend pas qu'elle reste allongée sans bouger. Grosse angoisse de mère Lypha, la pauvre.
Je file à Abbeville chercher l'antidote que l'ASV m'a préparé, à mon retour la miss est debout, pas vaillante mais debout, je fais l'IM, elle se réveille petit à petit.
Tout est revenu à la normale. Elle boit, se déplace...
Voilà donc ma donzelle, une grande pouliche baie sans blanc que je trouve réussie, des aplombs normaux, de grands rayons bien proportionnés etc etc... Forcément, je suis hyper objective, vous n'en doutez pas mdrrr
Et a priori, ce qui est sans doute le plus important pour un cheval d'amateur, elle semble avoir un super caractère, curieuse. Et elle connait déjà le son de ma voix vu le temps qu'on a passé ensemble. J'aurais aimé l'éviter tout de suite, je voulais vraiment lui laisser les premiers jours tranquilles avec sa mère... Il en a été autrement, pas grave non plus.
Quant à son nom... ben j'en avais trois sur ma liste, donnés par les copines ces derniers jours forcément. Donc je repars en recherche !
Juste après le réveil de l'anesthésie :
et là juste avant de partir, l'air déjà plus éveillée