L'oreille écrit...
Jean-Pierre Verheggen
... On le constate: tout est possible pourvu qu'on cesse de se croire obligé de jouer les pompiers à Pompéi ou les démineurs de colis piégés au Colisée - voire le Samu à Samothrace! - sous prétexte que les chefs d'oeuvre poétiques sont en danger!
Désespéré ou pas, le rat musqué a le droit de se pinter la gueule au muscat, si c'est son choix et l'hameçon du pêcheur de titiller celui de la pécheresse son âme soeur, si ça leur plaît (il faut en effet être au moins deux, dans ce cas). Mais peu importe le sexe, l'essentiel c'est le contexte car pour le reste, rien n'est fixé. Tout peut arriver jusqu'à troubler nos certitudes et notre tranquillité. Exemple: vous misez sur Cigarillo de Belgerac pour vous amener de quoi fumer à l'aise du bon Belge un dimanche, puis sur Léon de Waterloo (oui! Le Léon de Waterloo en personne) pour éloigner tout écornifleur et vous assurer la quiétude du lundi ou sur Alfred de Ligny pour poétiser votre mardi et le reste de votre semaine de vacances quand voilà que surgit sur sa bicyclette de rechange Mercreddy Merckx suivi de Jeddy Merckx, Vendreddy Merckx, Sameddy Merckx, Eddymanche ( Encore lui! Encore lui!) : Ah! pas de repos pour la langue!
Vraiment, on se met à douter de la prétendue stabilité du français. D'ailleurs, voyez Hérodoute ou Brahmadoute! Tout le monde doute. Même Douthankamon, le pharaon des pharaons, quand il voit Picasso conduire lui-même sa Picasso Xzara! Qu'aurait-il dit s'il avait appris qu'un maire indien venait d'être élu à Greenwich, en 1348 avant Jésus-Christ ? Aurait-il poussé un gros sapristiche?
En fait, on l'aura compris, c'est l'oreille qui écrit et l'encre qui écoute!
Extrait de "La poésie sera faite partouze" (comme disait Lautréamont)