10 septembre 2009. le gangster est parti en cavale depuis la nuit du 27 au 28 août. Je ne sais pas quel forfait à justifié ce départ brutal, mais j'ai comme le sentiment qu'il n'est pas prêt de revenir à la maison... lui qui est si attaché à son repère semble parti pour longtemps...
Epitaphe de gangster :
"Tu as vite campé ton personnage : petite boule noire à poils longs et bout des pattes arrière blanc, vachement culotté dans ce sac de sport qui te ramenait dans ta nouvelle planque, tu as chié sous le buffet 2 minutes après ton arrivée. Histoire de dire que t'étais là et de montrer ta désaprobation quant à ton transfert en panier à salade.
Tu as dézingué pas mal de rideaux, selon des formes plus ou moins artistiques qui auraient plu à JOhn Galliano si celui-ci s'était lancé dans la déco.
Tu as bien éliminé quelques bibelots, qui ne semblaient pas franchement à ton goût, ou trop à ton goût pour résister à tes grosses pattes.
Tu as montré que tu étais un dur : hors de question de faire pipi dans la maison à chat : une simple caisse bien virile te suffisait, le lit et le canapé ont compris le message et nous l'ont bien transmis, merci.
Tu as bien marqué de ton identité griffue le canapé, profitant lâchement de son immobilité et de son incapacité à te retourner une tarte, le pauvre. Pas de bol, nous on était là pour limiter tes velléités artistiques, mais tu as su ruser pour transformer le dossier au tendre tissu en oeuvre d'art contemporain déstructurée. Dommage pour nous, le grunge est passé de mode...
tu as rempli nos nuits de miaulements et griffounettes pour rentrer dans la chambre, évitant les ouvertures de portes furieuses dans ton p'tit nez et slalomant expressément pouréviter le lancer de chausson : tu avais du trop regarder Matrix, on a eu du mal à mettre dans le mille!
Tu ne nous as jamais servi de chaufferette à genoux, t'avais ta dignité de gangster, mais comme eux surveillaient leurs poules, tu aimais être à la maison avec nous, pour voir ce qu'on faisait. Passé maître dans l'art du croche-pattes, j'ai toujours su que tu regardais le rugby en cachette, fan des plaquages de Chabal.
Je passerai sur le grignotage du milieu de la quiche, oui oui, celui que tout le monde veut, et sur le sabotage de gamelle d'eau en plein milieu du carrelage.
T'avais ta gamelle mais tu voulais boire au robinet, comme les durs.
Aujourd'hui, j'ai plus de poils contre lesquels pester dans ma douche, avec cette impression que Demis Roussos vient de prendre un bain au moment où je tire le rideau. Mon aspirateur ne bourre plus, et j'arrive à manger mes yaourts sans avoir un cheveux sur la langue.
Toi, tu es encore parti dans tes scenarios de chat, telle une panthère des villes dans la jungle urbaine, loin des moteurs, mais peut-être bien dans d'autres endroits plus risqués que la jungle amazonienne pour un pôv'chaton de 7 kgs. Bien que dépourvu de tes attributs, t'as vécu en vrai matou, à rouler des mécaniques dans les jardins, tes gros yeux de hibou étonné roulant dans le noir.
T'es chais pas où, mais je t'en veux pas, t'es là où t'as dicté d'aller ta vie de chat. C'est pas vieux, une vie de chat, dès fois. Alors, le gangster, bon vent où que tu sois, j'préférerais que tu reviennes, mais va où le vent te portera...
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