Harcèlement à l école.

tu as raison de rien banaliser, il n'y a rien de pire pour moi car j'estime que le harcèlement à l'école, c'est tellement dur à subir, qu'on voit de plus en plus de très jeunes ados se suicider (alors qu'il y a une 20aine d'années, c'était d'après une étude belge, principalement le jeunes hommes entre 25 et 40 ans qui décidaient de mourir).

C'est certain que la logique "ne cherche pas les embrouilles, mais si on t'agresse, ne te laisse pas faire" est assez implacable, à notre sens c'est cela la justice...
Mais en réalité c'est bien plus compliqué.
"Se défendre", déjà il faut bien définir ce que cela signifie (se défendre quand, comment, dans quelle mesure, etc.)  et d'autre part, ça peut se retourner contre l'agressé, si l'agresseur est suffisamment malin / manipulateur, si l'enseignant n'a pas vu lequel a commencé etc.
Pour Baptiste, s'il s'est jeté "gratuitement" sur l'un de ses ennemis, c'est parce que, selon lui, (mais il arrange peut-être les choses à son avantage) ce garçon s'en prend régulièrement à son physique donc c'est bien une manière de se défendre, se faire respecter. Il nous balance même "ben quoi on me dit que je dois me défendre, et quand je le fais je suis puni ?" Et on sait très bien qu'ignorer, c'est une utopie, "on répond aux imbéciles par le silence", ca reste de la théorie.
Et je reviens sur la banalisation, s'il l'a fait devant son père c'est que vraiment, il ne voyait même pas le mal.

J'ai vécu le harcèlement durant toute ma scolarité, n'ayant pas les "codes" pour les relations sociales avec les autres (pas été en maternelle et toujours entouré d'adultes), je n'arrivais pas à m'adapter, du coup quand ça devenait trop dur, je fonçais dedans à coup de pied. Pas l'idéal pour se faire des copines...Bon j'en ai eu quand même une ou deux mais ça m'a dégoûté à vie du système scolaire (alors que j'adorais apprendre....). Après le bac, je me suis mise à bosser et là quel plaisir d'être considéré comme une adulte et plus comme un dominé de la meute.
Bref, j'ai toujours peur que Sara vive la même chose, pour éviter ça, elle a été en maternelle et à la cantine depuis la petite section, je l'encourage à aller chez les autres enfants le week end et on a invité toute une bande pour ses 8 ans (j'ai crû mourir d'ailleurs ). Malgré ça, elle a quelques petits soucis avec des petits imbéciles : elle avait les cheveux hyper long et bouclés, et comme toujours avec ce type de cheveux, c'était un nid à poux (traitement toutes les deux semaines en vain) et on a fini par les couper. Depuis plus rien, mais y a toujours un petit malin qui la traite de pouilleuse...Et il y en a aussi qui ont dit qu'elle était grosse, ce qui est faux, mais elle a hérité de ma carcasse, grande, large d'épaule, bref rien à voir avec les copines de son âge qui sont fines comme tout (pour dire, à 8 ans elle s'habille en 12 ans). Résultat, elle se prive de manger, ce qui m'angoisse à mort (heureusement, elle ne fait pas ça à tous les repas). Je surveille autant que je peux mais j'ai du mal à suivre les copines-plus copines-copines de nouveaux.
J'essaie de ne pas stresser plus que nécessaire, mais vu que sa taille et son gabarit n'est pas en corrélation avec sa maturité, elle ne sait pas trop comment se défendre quand les autres l'attaque...

Je pense qu'à notre "époque" bouu le coup de vieux , on avait aussi plus de respect les uns envers les autres. On en avait déjà plus vis à vis des profs, mais des camarades de classe également, on était encor élevés comme ça, non ??
Du coup, moi, au collège j'ai été mise de côté car je ne fumais pas, je ne draguais pas et je n'avais pas de mob, mais je m'en moquais bien, j'avais "poney" !!!!!!! Et chez les poneys, j'avais mon p'tit quart d'heure de gloires car malgré mes chutes, je montais tout et n'importe quoi, alors les gars et filles du collège, ne pouvaient pas rivaliser

Je me faisais traiter de conne tous les jours du CP à la cinquième. Quand pas d'insulte, moquerie, au moins une fois par jour. Rares sont les souvenirs où je ne prenais pas d'insulte. Je ne m'aime toujours pas malgré un bac+3 et bcp de compliments ces derniers temps, je n'arrive pas à prendre confiance en moi ; quand on est en train de construire sa vie, c'est très handicapant. J'ai prié pour changer de collège, car tout le monde s'en foutait passablement (les parents autant que les profs). Quand Facebook est arrivé, mon frère voulait s'inscrire, je l'en ai empêché pendant trois ans. Il avait dix ans quand il voulait faire ça. Pas de harcèlement scolaire mais les écrans ça abruti, je voulais qu'il grandisse un peu puis je l'ai "autorisé' à 13 ans. Les parents idem, rien à foutre de voir leur gamin aller sur fb à 10 ans. Les gens sont très inconscients vis-à-vis des réseaux sociaux et écrans, c'est très alarmant je trouve. Enfin bref. Je ne suis pas maman mais c'est ma grande angoisse pour plus tard, que mon/mes enfants subissent la même chose, mais la première chose c'est d'être à l'écoute déjà, et engueuler les harceleurs n'est pas la solution puisqu'en tant que harcelé on se fout d'autant plus de toi que "tu n'est pas capable de te défendre tout seul", tu as "besoin des adultes" etc. Pour moi - mais je n'ai pas testé ma théorie - il faut en parler aux harceleurs de sorte à leur faire comprendre que ce qu'ils font est idiot et ne les font en rien avancer. Moi je n'étais ni grosse, ni moche ni rien, aucune particularité....

Une vidéo assez bien faite:
http://www.demotivateur.fr/article-buzz/-cher-papa-ils-vont-me-traiter-de-salope-cette-video-a-bouleverse-des-millions-de-personnes-4204

ça va au delà du harcèlement à l'école, mais toute la partie de conclusion sur les dérives dès le départ est assez marquante je trouve...

Celle-ci est plus qu'intéressante également, chronique d'un harcèlement ordinarisé...

harcèlement à l'école