nouveau!au secours, besoin d'aide d'un ou une littéraire....

voilà le poème ou plutot le sonnet...j'ai peur de faire des contre sens...si vous avez des idées???
ok on a la cruauté de la dame, l'héritage du roman courtois, mais est ce ironique, détournée???merci!!je patauge ds la semoule....

Chacun qui voit ma couleur triste et noire
Me dit, Ronsard, vous estes amoureus.
Mais cette-là qui me fait langoreus
Le sçait, le voit, et si ne le veut croire.
E, que me sert que mon mal soit notoire
A un chacun, quand son coeur rigoreus,
Par ne sçai quel desastre malheureus,
Me fait la playe, et si la prend à gloire?
C'est un grand cas, que pour cent fois jurer,
Cent fois promettre, et cent fois asseurer
Qu'autre jamais n'aura sus moi puissance,
Qu'elle s'esbat de me voir en langueur:
Et plus de moi je lui donne asseurance,
Moins me veut croire, et m'appelle un moqueur.

demande à Ysabel ! elle est prof de lettres

oui je l'attends...help Ysabel

qq précisions nécessaires :
- de qui est le poème ? date d'écriture ? à qui s'adresse-t-il ? de quel recueil est-il tiré ?
- que dois-tu faire exactement dessus ?

Ronsard, les amours de Marie.

en fait, il prétend au début du recueil rejetté le pétrarquisme pour un style plus simple, mais ce poème c de l'héritage du roman courtois.

Je dois faire une explication linéaire...
j'ai déjà travaillé dessus en relevant le jeu de l'amour courtois, sa soufrance face à la belle cruelle...etc...l'art d'aimer, de souffrir mais aussi de le dire....

la problématique est floue...

Mouais, il faut que tu trouve une pbq plus générale qui te permettra d'englober ceque tu as déjà trouvé

Il faut que tu lies ce sonnet aux précédents car il en est la suite logique:

cette pièce estle sonnet XXXII dans la continuation des Amours

Continuations des Amours (1555); Il y a 70 poèmes répartis en 3 sections.
- Sonnets en vers héroïques (I à XXVII)
- Sonnets en vers de 10 à 11 syllabes (XXVIII à XXXIX)
- Sonnets en vers héroïques (XL à LXX)

Sonnet XXXII appartient à la + petite section

Dans le XXVIII :
D’un autre clin tout soudain me refaire,
Me faisans vivre ou mourir en deux cous.

Dans le XXIX :
[…] car plus mon mal empire
et plus je veus y estre mal traicté

dans le XXXI
j’aimerois mieus mille mors encourir
Mais je voi bien que vous avez envie
De me tuer : faites-moy donq mourir

Danscette section le sonnet XXXII est fondamental car il semble faire la jonction entre la mal d'aimer et le plaisir d'aimer (les sonnets suivants) :

XXXIII
plus que jamais je veux aimer, maîtresse
Vôtre oeil divin, qui me detitent ravy

XXXV
Je vous envoye un bouquet de ma main
Que j'ai ourdy de ces fleurs épanies

ici tu as un sonnet en décasyllabes, ne pas oublier de le préciser dans l'intro.

Comme tout sonnet qui se respecte, il s'achève par une pointe dans le dernier vers : "moins me veut croire, et m'appelle un moqueur"

bon, je regardele poèmede plus près...

Dans ce poème, Ronsard en effet rejette l'amour courtois et l'héritage du MA.
alors que le poète ressent ts les effets de l'amour, qu'il est prêt à subir toutes les épreuves pour conquérir sa belle, tel le chevalier, elle se moque de lui. Et pourtant tout le monde s'aperçoit qu'il se meurt d'amour pour sa belle.

La pbq pourrait être : Dans ce sonnet, Ronsard rejette l'héritage du MA en faisant une satire de l'amour courtois.

Il ne faut pas négliger l'aspect du lyrisme amoureux : bon, il n'y a pas la présence d'un TU mais l'autre est présent à travers la 3ème personne et sa parole est présente aussi.

Intéresse toi de à la strucutre du poème.
les 2 quatrains sont clos alors que le 1er tercet ne l'est pas.
présence d'une allitération en [k] qui court dans tout le poème.

C'est également à l'opposé des "blasons", les poèmes qui ne nommaient qu'une partie "physique" de la jeune femme (les mains, la chevelure, cf la Délie de Scèves par exemple) pour partir en envolées lyriques.

Bonne chance Mary, travailles bien

merci vraiment bcp....bisous!!!!!!

est ce que la structure peut mimer une certaine irritation ou impatience du poète...vu que le premier tercet n'est pas clos??
et sinon, la satire commet peux tu la prouver ds le poème?? car ok c un tableau mais malheureux de l'amour courtois...mais ds l'amour courtois, il y a cette souffrance et la cruauté de la belle??
je comprends qu'il rejette l'héritage courtois car il le dit clairement qu'il est à bout presque à force de tenter de la convaincre et de la persuader d'ou l'exageration cent fois promettre...


allit en K brutalité?? rejet??

2 1ers vers: allitération en "T" + "R" > rudesse, violence
puis parle de la belle > utilisation de "liquides" , de sonorités douces: les "L", les "ou", les "eux"

ensuite les sonorités en "S", sensuelles, finissent en sonorités en "Z", plus aggressives: appuie le passage de la séduction au "combat amoureux"

en même temps que cette évolution des S en Z tu as un retour aux sonorités + dures: "T"; "R", puis aux liquides et aux "traînantes" (les eurs, les oire)
l'avant-dernier vers est doux, coulant, puis le dernier est plus cassant
Cette dichotomie entre le "doux" et le "brutal" souligne la tension permanente entre les 2 personnages dans le jeu de la séduction, et donne finalement une part active à la femme (tout comme à l'homme qui peut se faire plus critique même s'il est amoureux), qui diffère de l'amour courtois où l'homme est "ébloui" par la femme qui est plutôt passive et reçoit ses éloges.

j'ai un prob avec l'histoire de la satire...??

merci cilia!

d'ailleurs dès le 1er vers il parle bien de "couleur triste et noire", dans les poèmes d'amour courtois, si je me souviens bien (oulala c'est loin), l'amoureux est plutôt optimiste, renforcé et grandi par l'amour qu'il porte à sa belle.

ben la satire, c'est assez délicat: on peut dire qu'elle se situe à 2 niveaux:
- satire du comportement humain, où l'amoureux peut être éconduit, tout ne se passe pas forcément comme prévu, et la belle peut être retorse;
- satire de l'amour courtois où l'on célèbre la passivité de le femme mise sur un piédestal et la fidélité optimiste de l'homme à son amour
Du coup > certaine modernité du poème qui donne un rôle à jouer aux 2 protagonistes de l'histoire d'amour, alors qu'avant tout était "écrit d'avance" (la femme belle et déjà conquise, le gentilhomme dévoué à son amour). La dimension critique et le libre arbitre de l'amour apparaissent.

Je n'avais pas vu ton sujet et je débarque.

Je trouve le poème de Ronsard très proche de ce qu'écrivait Charles d'Orléans, dans le thème, le rythme et le positionnement des personnages. Chez Charles d'Orléans, la femme n'est pas passive, c'est même plutôt elle qui mène la danse, si on peut dire.
Je ne sais pas quelles sont les références de Ronsard et en quoi il critique un certain amour courtois, mais je ne le vois pas trop se démarquer de Charles d'Orléans en l'occurence. Mais bon, en même temps, il me semble que Charles d'Orléans est à la jointure entre l'amour courtois et la période suivante, un peu comme Chrisitne de Pisan.
Qu'en pensent les plus littéraires que moi ???

je vois que mon sujet passionne....merci à tous...merci Cath, je me rappelais plus de cet auteur!....

Duquel ? Charles d'Orléans ?
Il est souvent oublié. Je ne sais pas pourquoi. Il a pourtant beaucoup écrit avec ses familiers. Parce qu'il parle des femmes et de la nature, il a été jugé comme poète secondaire ? Parce que l'étude de la littérature moderne commence à la Renaissance, que la période antérieure est plutôt vue sous l'angle historique ?
Je trouve qu'il a une connaissance et une perception très fine des gens et des ambiance, qu'il sait très bien les retranscrire à son public. Il est en outre plutôt facile à lire. Et puis, ce sont des rondeaux et des ballades faits pour être mis en musique, ce qui se ressent dans le rythme de sa poésie.

charles d'orléans, on nous avait fait acheter le bouquin à la fac pour finalement pas le lire...
j'en avais lu quelques uns, mais comme on avait 3 tonnes de trucs à lire à côté, j'ai fini par le zapper.
Nous, on s'était coltiné La Délie de Maurice Scève, ben c'était pas évident: que des blasons enchaînés les uns aux autres.
Sinon on avait étudié Lancelot en ancien français.

toi tu as la fibre littéraire.....
la littérature a pas mal de préjugé et les gens aussi sur le moyen âge...ce n'est pas un age obscur comme pas mal de personne le dise!