c'est la fete pour Philippe Vals :
La cour d'appel de Douai (Nord) a condamné un journaliste de Charlie Hebdo et son ex-directeur de publication, Philippe Val, pour diffamation envers l'urologue Brigitte Mauroy, accusée en 2008 par le journal de "justifier" l'excision, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
La cour d'appel, infirmant une décision du tribunal correctionnel de Lille de février 2009, a condamné Philippe Val et Antonio Fischetti, chroniqueur scientifique au journal satirique, à s'acquitter d'une amende de 2.000 euros chacun et à verser solidairement 10.000 euros à la plaignante.
Mme Mauroy, nièce de l'ancien premier ministre socialiste Pierre Mauroy, réclamait plus de 70.000 euros.
Dans un article paru le 5 mars 2008, le journaliste dénonçait quelques lignes d'un chapitre du Dictionnaire de la sexualité humaine (2004) signé par Brigitte Mauroy.
L'article était paru quatre jours avant le premier tour des élections municipales à Lille pour lesquelles Mme Mauroy figurait en 2e position sur la liste UMP.
L'urologue écrivait, à propos du capuchon du clitoris, que "ce repli peu développé chez les occidentales est beaucoup plus long chez certaines asiatiques ou africaines, ce qui fait procéder à une circoncision". Antonio Fischetti l'avait accusée de "se rendre complice de mutilations sexuelles" en légitimant, "par maladresse ou en toute lucidité", l'ablation des clitoris prétendument hypertrophiés.
Les juges d'appel ont estimé que Charlie Hebdo avait porté "atteinte à l'honneur et à la considération" de Mme Mauroy, qui "a toujours fait sienne la lutte contre l'excision et les mutilations sexuelles féminines".
Le conseil de Brigitte Mauroy, Me Vincent Potié, a salué une décision qui sanctionne, selon lui, "la mauvaise foi évidente" du journal qu'il soupçonne d'avoir publié l'article "à des fins de faire rire, mais aussi à des fins politiques".
Philippe Val, Antonio Fischetti et Charlie Hebdo vont se pourvoir en cassation, selon le parquet.