Personne dépressive

Bonjour,

Je poste ici, car je suis complétement désemparée. J'ai dans ma ma famille, quelqu'un de très gravement dépressif. Mais qui ne l'admet pas.
Il s'agit d'une dépression qui dure depuis des années ( sans doute plus de 15ans et dont je commence à percevoir les causes au fure et à mesure que les langues se délient un peu ) sans que la personne ne regarde la vérité en face.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, elle vient de vivre une rupture familial douloureuse pour elle. ( je précise que la personne qui "part", n'est pas un monstre, et ne l'abandonne pas à son sort ). Cette rupture est en partie liée à son état dépressif constant, qui est invivable pour les proches. On commence très sérieusement à toucher le fond...

Je ne pense pas que la personne soit suicidaire ( trop de responsabilité envers ses animaux ), mais je pense qu'elle peut se mettre en danger en ne s'occupant pas du tout d'elle même , d'autant plus qu'elle a une santé fragile... Elle peut cumuler les comportements à risques ( conduire en étant épuisée, passer la nuit dans la paille avec les chevaux etc etc ).

De mon coté, je ne sais plus du tout quoi faire, toute tentative de discussion tourne au drame. Moi aussi ( même si je ne suis pas à plaindre dans l'histoire ) suis épuisée par cette situation qui dure et empire depuis tant d'années. Soit elle est dans le "déni" et elle est de bonne humeur pendant quelque heures. Soit elle est tous le temps dans son monde. Elle peut être très agressive pour la moindre broutille, où alors complétement éteinte... Personne n'arrive à lui l'aider à sortir la tête de l'eau... Je crois que je n'ai jamais vu autant de tristesse et de désespoir chez quelqu'un...

y'a t'il un moyen de "forcer" la personne a aller voir un psy et suivre un traitement anti-depresseur ? Où à aller en maison de repos ? Je suis consciente que c'est contre l'éthique que de forcer quelqu'un à prendre un traitement médicamenteux qu'il refuse... D'autant que je suis sure qu'elle fait très bonne figure devant son médecin... Je ne sais pas à qui m'adresser...

Quelqu'un a t'il déjà état confronté au problème ? Que faire ? J'ai peur qu'à un moment, je craque complétement et coupe les ponts...Ce qui serait dégueulasse, j'en conviens...

A travers ton message, je vois deux points que je dissocierais.
- la personne elle-même a sans doute besoin d'aide bien qu'elle n'en veuille pas et seul un professionnel peut effectivement le faire.
- ta relation avec elle. Commence par ne pas culpabiliser. La personne d'en face te propose une relation difficile, à elle aussi d'en assumer la responsabilité.
Je te propose de lui dire gentiment que son comportement de "casse-pied" t'en devenu pénible (tu ne parles pas de maladie, tu restes juste sur le toi et moi), tu peux lui demander pourquoi elle se comporte de la sorte pour voir ce qu'elle va dire en exprimant de la compassion pour elle. Tu peux aussi lui dire qu'elle t'impose un relationnel trop compliqué pour toi et que si elle ne tient pas compte de tes besoins, tu seras peut-être amenée à rompre votre relation.
Tu fais la première démarche, tu es à son écoute sans te laisser manipuler, tu affirmes tes ressentis et tes attentes. Ensuite, la balle est dans son camp.

Je suis en plein dedans, et en plus c'est ma mère. Quand ça lui prend, elle se met à avoir des cancers partout, elle ne rationnalise plus rien, tout est anormal..........c'est l'enfer; la discussion est impossible ou très compliquée; je lui ai pris RDv au psy car moi je ne peux rien malheureusement (ou disons que tous mes efforts pour qu'elle soit bien passent inaperçus)

cath. a écrit:

A travers ton message, je vois deux points que je dissocierais.
- la personne elle-même a sans doute besoin d'aide bien qu'elle n'en veuille pas et seul un professionnel peut effectivement le faire.
- ta relation avec elle. Commence par ne pas culpabiliser. La personne d'en face te propose une relation difficile, à elle aussi d'en assumer la responsabilité.
Je te propose de lui dire gentiment que son comportement de "casse-pied" t'en devenu pénible (tu ne parles pas de maladie, tu restes juste sur le toi et moi), tu peux lui demander pourquoi elle se comporte de la sorte pour voir ce qu'elle va dire en exprimant de la compassion pour elle. Tu peux aussi lui dire qu'elle t'impose un relationnel trop compliqué pour toi et que si elle ne tient pas compte de tes besoins, tu seras peut-être amenée à rompre votre relation.
Tu fais la première démarche, tu es à son écoute sans te laisser manipuler, tu affirmes tes ressentis et tes attentes. Ensuite, la balle est dans son camp.

+ 1

Et surtout, protegez-vous... Vous n'êtes en rien responsables, vous pouvez tendre la main, mais pas "porter" l'autre personne. C'est à elle de le faire. Et si elle ne veut pas le faire, ce n'est pas de votre faute.

Jacques Salomé (Le courage d'être soi) dit qu'on ne peut pas changer quelcun d'autre que soi-même. Il faut que la personne qui va mal se prenne en charge et veuille changer, vous ne pourrez pas la changer si elle ne le désire pas...

je remets ici ce que je t'ai dit sur 1cheval:

"l'idéal c'est que le médecin traitant, lors d'une consultation pour "autre chose" (rhume, gastro...) lui pose quelques questions et se rende compte de son état, lui prescrive de voir un spécialiste ou déjà lui donne quelques médocs.
Ca permet une prise de conscience qui n'a pas de lien avec la famille, donc plus décomplexée"

"j'ai mes parents qui sont dans ce cas de déni de dépression, avec un père qui pratique l'auto-violence (se tape la tête dans les murs ou se donne des coups de poing pour se "punir" quand il fait une connerie, genre faire tomber un verre, un truc bidon et banal!) et une mère hypersensible qui a envie de rien et pleure à la moindre contrariété, même hyper minime.

Mon père est conscient pour ma mère, ma mère pour mon père, mais aucun n'admettra son problème personnel et ne fera quoi que ce soit pour s'en sortir. Du coup, on a essayé, avec mon père, de prévenir le médecin traitant.
qui a un peu de mal à réagir, mais bon...

le problème, c'est qu'il faut un élément extérieur à la famille qui déclenche la prise de conscience, pour "dépassionner" le débat. "

Et Cath a raison : il faut déculpabiliser : ce n'est pas de ton ressort, c'est du ressort de la personne qui n'ets pas bien, tu n'as pas à être entraînée avec elle.
Mes parents sont tous les 2 dans le trou car ils se sont entraînés l'un l'autre : ma mère en donnant du répondant aux crises d'hystérie masochistes de mon père, et mon père en enfonçant ma mère à lui balancer des méchanceté quand elle coule.
Moralité, au pire de la crise, ils étaient tous les 2 malheureux et englués.
Maintenant ça va un peu mieux.
Mais je n'ai jamais cédé aux simulacres suicidaires de mon père, je l'ai toujorus rembarré et je me suis différencié de sa vision des choses.
Quant à ma mère, je ne suis pas rentrée dans le jeu de la plaindre, j'ai veillé à la protéger de certaines contrariétés, sans pour autant la couper de la réalité des choses et sans céder à une certaine hystérie maniaque par laquelle elle exprimait son angoisse.

cath. a écrit:

Je vais aller me chercher celui là !

tu as aussi le livre de Jacques Salomé cité par Epona ou encore celui d'Isabelle Filiozat "Fais toi confiance"

je vais prendre sur moi et appliquer à la fois le conseil de Cath et voir si je peux en toucher un mot à son généraliste ( qu'elle ne consulte que tous les 3ans, puisqu'en autre maniaquerie, sa marotte est de ne pas se soigner autrement qu'à coup de tisane... )
Son ex conjoint est également en dépression , mais il en a conscience et tente de se sortir de là. Il a tout à fait conscience de l'état de sa femme, mais il a renoncé et a essayé de me donner la responsabilité de la sortir de là. Ce que j'ai refusé, leurs états respectifs m'ont suffisamment bouffé étant jeune que je ne veux pas replonger la dedans.

+ 1 avec ce qui a été écrit et surtout les lectures ! J.Salomé, suis une adepte car m'a permis de surmonter le suicide d'un proche, surtout à ne pas culpabiliser.
je suis prête à aider mes proches dans la difficulté mais e ne me laisse plus empoisonner par une relation toxique; je coupe court ! je parle de moi (on a guère l'habitude), expliquant comment cette relation me met mal à l'aise (sans incriminer l'autre personne).
Bon courage et ...bonne lecture

De ce que tu en dis, je me demande si c'est une "simple" dépression, et qu'il n'y a pas autre chose derrière. Dans ce cas là, déculpabilise vraiment parce que tu n'y peux rien (et même si c'est une "simple" dépression, déculpabilise quand même!) En toucher un mot à son généraliste, ou son "herboriste" (si elle ne se soigne qu'à la tisane) pourrait effectivement aider.

cath. a écrit:

interssant, faudrait que je le trouve !

poumi a écrit:

De ce que tu en dis, je me demande si c'est une "simple" dépression, et qu'il n'y a pas autre chose derrière. Dans ce cas là, déculpabilise vraiment parce que tu n'y peux rien (et même si c'est une "simple" dépression, déculpabilise quand même!) En toucher un mot à son généraliste, ou son "herboriste" (si elle ne se soigne qu'à la tisane) pourrait effectivement aider.

+1

Quelque chose derrière... Sans doute.. Mais ça dépasse mes compétences...

Pas évident ... je rejoinds ce que dis Cath... mais ne peux pas tellement en dire plus, moi je l'ai vécu de l'intérieur, la seule chose qui m'a fait réagir c'est la menace d'hospi par mon toubib, car autant laisser mes gosses avec mon mari ne me gênait outre mesure, autant laisser mes chevaux était juste ...impensable

.

Citation :

Soit elle est dans le "déni" et elle est de bonne humeur pendant quelque heures. Soit elle est tous le temps dans son monde. Elle peut être très agressive pour la moindre broutille, où alors complétement éteinte...

Troubles bipolaires ou syndrôme (psychose) maniaco dépressive ?

Je suis sorti d'une grosse dépression en décembre qui durait depuis.......longtemps!
C'est Cath. (oui notre Cath. du forum) qui m'en à sorti, cette personne que je ne connais pas avait remarqué que je n'avais pas apparu sur le forum depuis longtemps et m'a demandé comment ça allait ? après quelques phrases échangées j'ai essayé de lui expliquer ce que je ressentais, et le fait de "vider mon sac et peser ce qu'il y a dedans" m'a sorti de cet état.
Merçi Cath. , en t'interessant à un inconnu (moi) tu as fais plus qu'un psy. en un an.

Ptéroïs !

Emma, il est évident que tu ne peux pas endosser la "responsabilité" de l'état psychique de qqun, quel qu'il soit. C'est une relation sans fin, qui n'apporte rien à personne.
Perso, à mes deux accouchements j'ai fait des dépressions sévères, qui ont nécessité une hospit. Moi ça m'a fait un bien fou, je suis tombée sur des équipes super, surtout la 2de fois. Et ça, c'est la clé. Des bons psys il y en a, mais des mauvais aussi, après faut que ça colle, et ensuite ce n'est pas forcément une aide pour tout le monde, d'autres préfèrent faire sans. Moi par exemple les AD m'ont bien aidé pour ma 2de dépression, alors que pour la 1re, pas trop, j'étais vraiment dans un état de tristesse quasi permanent.

Je ne sais pas qui est cette personne pour toi (ami, famille), mais le mieux est de dire ton ressenti sans animosité : "je pense que tu es dépressif ou autre, que tu devrais te faire aider par un psy, moi je ne peux pas t'aider".

Le plus dur dans la dépression, c'est la prise de conscience. La descente n'est pas forcément subite, c'est souvent plus sournois : ça va mal de temps en temps, puis de plus en plus souvent, sans raison apparente (je schématise à mort). Et la prise de conscience, ben y'a pas de miracles, le plus souvent c'est la TS ou l'envie de passer à l'acte

Par contre, faut éviter les "faut te bouger, fais un effort, te laisse pas aller"... C'est destructeur, plutôt essayer d'être positif "tu peux y arriver, bcp de gens sortent de la dépression, tu peux être heureux, "... etc.

Je pense aussi que c'est bien de lui exprimer ton ressenti. Moi je suis plus dans l'écriture que dans la parole que je maitrise mieux. Je trouve qu'une lettre, ça permet d'être lu et relu ...

Une amie est bipolaire et l'a découvert il y a presque un an. Ce qui la sauver, c'est l'hospitalisation à la demande d'un tiers car selon les pathologies, l'un des symptomes est justement le déni de l'état de santé.

mazel a écrit:

.

Citation :

Soit elle est dans le "déni" et elle est de bonne humeur pendant quelque heures. Soit elle est tous le temps dans son monde. Elle peut être très agressive pour la moindre broutille, où alors complétement éteinte...

Troubles bipolaires ou syndrôme (psychose) maniaco dépressive ?

C'est ce à quoi ça me fait penser aussi. Un membre de ma famille en est atteint et il lui a fallu plus de 20 ans pour accepter le fait qu'il était malade. Et ce malgré des crises impressionnantes.

Merci Ptéroïs.
Pour avoir passé une phase difficile en 2010 (burn-out pour moi), je mis les pieds chez une psychologue et une sophrologue. J'ai découvert des pans entiers de l'aventure humaine qui m'étaient inconnus : sur moi et sur les autres. J'ai investi dans un tas de petits bouquins / outils pratiques. Leur simple lecture me faisait du bien souvent.
Nous sommes dépourvus de moyens face aux situations difficiles alors que souvent il ne faut pas grand chose pour avoir un déclic. Le pas grand chose peut être l'attention de l'autre, la confiance, l'écoute, la compassion.
Mon simple plaisir à moi est de voir Ptéroïs de nouveau parmi nous, s'intéressant à tous les sujets et venant faire des traits d'humour. Et des fois Ptéroïs vient me tirer par la manche pour me dire "y'a un client pour toi". Maintenant qu'il va mieux, il transmet aussi aux autres.

dans tout les cas, les personnes qui sont malades ne veulent pas le reconnaitre. il faut q'elle apprenne a accepter qu'elle est malade(cela est dur et long) . tant que cette phase ne sera pas passer elle n'acceptera d'aller voir personne.
tu dis qu'elle travaille beaucoup, on peut donc comprendre qu'elle se refugie dans son travail , ses sauts d'humeur sont peut etre due a une fatigue imporante. essaye peut etre de lui chnger les iées en la sortant de son travail en la reconfortant ,aide la ...

je connais plusieurs persnnes qui me font penser a a description et cela est tres dur de les aider. les medicaments ne sont pas forcement indispensable , surtout si tu dit qu'elle n'est pas suicidaire mais fais y attention quand meme car on peu etre surpris.

la seule chose que tu peux faire c'est lui faire accepter son probleme . apres tu ne peux pas faire grand chose. essaye de prendre du recul sinon tu vas te faire bouffer et surtout ne culpabilise pas tu n'y es pou rien

je pencherai aussi pour quelque chose en plus/ autre de la dépression en tous cas celle à laquelle j'ai été confronté chez des tres proches aussi.

En le vivant j'ai pris 2 décisions qui ne sont peut etre pas simples mais pour le moment ce sont les seules qui sont dans mes cordes:

1/ ça ne m'arrivera pas (on ne peut pas grand chose contre mais c'est mon leitmotiv quand je sens que ça risque de partir en vrille)
2/ si j'ai l'occasion d'aider je le ferai mais tout en gardant une distance " de sécurité", ça m'a trop gaché la vie.

ouaip j'ai aussi un peu le meme cas dans mon entourage... et j'ai beaucoup de mal à me détacher de cette personne...
beaucoup beaucoup...

poumi a écrit:

mazel a écrit:

.

Citation :

Soit elle est dans le "déni" et elle est de bonne humeur pendant quelque heures. Soit elle est tous le temps dans son monde. Elle peut être très agressive pour la moindre broutille, où alors complétement éteinte...

Troubles bipolaires ou syndrôme (psychose) maniaco dépressive ?

C'est ce à quoi ça me fait penser aussi. Un membre de ma famille en est atteint et il lui a fallu plus de 20 ans pour accepter le fait qu'il était malade. Et ce malgré des crises impressionnantes.

+1j'y suis dedans avec ma mère... une catrastrophe! ambulance est venue et car coups, père limite en infarctus car maman nous faisait des crises monumentales et propos très méchants....et ne reconnait pas le fait qu'elle a besoin d'aide.. de plus elle dit tj des choses très méchantes à notre propos..
Très difficile.... comme situation!

Un jour l'est toute jouette l'autre heure peut-etre très agressive physiquement et verbalement sans raison apparente... ou la moindre remarque la fait sursauter en agressivité...