Help. Besoin de vos conseils pour orientation étudiant

FAWZIA a écrit:

Ma fille a toujours eu l'habitude d'être dans le peloton de tête de sa classe (dans les 5 premières places au pire). Donc je pense que le fait d'être redoublante l'a beaucoup contrariée.
Elle savait très bien que la PACES est très dure mais entre "savoir" et le vivre c'est autre chose.
Elle est sortie complètement lessivée de son année.
En dentaire pur elle est arrivée 65ème / 750 et en classement général 538ème / 2800.
Pour moi c'était une vraie réussite, mais pour elle non.

Et pourtant ça l'est !
Donc oui, déficit de confiance en soi, effectivement.
Puisse son médecin l'en convaincre, car je comprends que ça te désole qu'elle jette l'éponge uniquement parce qu'elle serait découragée ...
Ma fille a le même tempérament : trop exigeante avec elle-même, toujours persuadée de ne pas avoir les moyens d'y arriver et ... en fait, c'est pas la capacité de travail ni les capacités qu'il leurs manquent, à ces tempéraments là : c'est toujours le doute et la peur de l'échec qui les minent ...
C'est ça qu'il faut arriver à débloquer. Pas facile ...

Rigel :
Oui et même avant.
Elle disait sans arrêt qu'elle n'y arriverait pas, déjà en janvier quand elle a eu les résultats du concours de décembre. Elle trouvait ça médiocre.
Je n'arrive pas à la rassurer sur ses capacités, ni même notre médecin traitant.
Ce n'est pas facile et au bout d'un moment on n'a plus d'argument......

Ta fille a eu d'excellents résultats pour une ''primante''
C'est vraiment dommage qu'elle baisse les bras, surtout si elle avait envie de faire ce métier et que rien d'autre ne la branche vraiment
Bastien s'est mis ''dans une bulle'' pendant ces deux ans et je t'assure qu'il en a vraiment bavé
Monter à cheval, il n'en était même pas question, m'aider à changer les chevaux de pâture je n'osais même pas lui demander
Et entre le résultat du concours de médecine où il n'était pas pris, et celui de pharma où il a été admis, il était complètement effondré
Ça fait drôle de voir ton grand cou**lon de fils de 21 ans chialer comme une préadolescente en peine de coeur
On ne se connait pas mais si tu veux, je peux lui demander d'appeler ta fille .........

J'ai fait prépa bio et c'est aussi le type de rythme auquel on s'expose : 2 ans de vie sous marine, avec quasiment aucun temps libre, si ce n'est par tranches de demi-heures.
J'ai réussi à continuer à monter à cheval, une heure par semaine dans mon club, grâce à l'appui actif de la monitrice, qui n'hésitait pas à me préparer, seller, et détendre ma monture en débutant le cours, et je sautais en marche en arrivant : à ce prix et grâce à ce traitement super dérogatoire (j'avais commencé chez elle à 5 ans, ça aide !) je réussissais à monter un peu, ça me prenait 2h par semaine (transport compris) et c'était absolument tout ce que j'avais comme respiration dans la semaine. Et encore, j'avais des facilités sur certaines matières et je gagnais du temps dessus, donc je me couchais à 23h30 et pas 2h.

Le seul truc qui était plus facile à vivre en prépa je pense par rapport à la PACES c'est que tu rentres, tu sais que tu en prends pour 2 ans sûr, pas "d'espoir" de t'échapper avant, alors qu'avec la PACES je suppose que tu ne peux pas trop t'empêcher d'espérer en sortir au bout d'un an.

D'ailleurs, j'avais dans ma prépa bio en première année plusieurs camarades qui avaient prévu de ne faire qu'un an, pour partir en PACES après, et effectivement dans ces conditions ils sont majoritairement rentrés en première année.

Sinon, pour ta fille, il existe aussi des filières médecine à l'étranger je crois (l'équivalent de véto en belgique) mais je ne connais pas du tout les tenants et aboutissants.

J'ai fait 1 an de prépa bio et j'ai stoppé, trop dur, fallait bosser comme une acharnée, et j'étais aussi loin de chez moi, effectivement très très dur psychologiquement de tenir le coup, la difficulté, l'éloignement et la solitude
j'ai obtenu l'équivalence en 2ème année de deug, j'ai fait cette 2ème année en fac histoire de me laisser le temps de voir et réfléchir, mais avoir quand même un diplôme (pour ce que sert le deug ! Mais ça évitait le trou dur le cv) puis je suis parti en droit et la, ça m'a semblé faciiiiile !
Courage à tweet fille moment pas facile a gérer

rochellou a écrit:

Et pour mon fils, ses 2 ans de DUT ne lui ont donné aucune ''passerelle'' il a suivi la PACES comme ceux qui sortaient du bac

C'est assez nouveau cette passerelle. Apparemment cette année ou l'année prochaine, ils en ouvre une autre pour les diplômés en bio je crois. J'avais donné le lien à FAWZIA dans une précédente discussion. Il y a peu de places, mais ça vaut le coup de se renseigner.

rochellou a écrit:

Et entre le résultat du concours de médecine où il n'était pas pris, et celui de pharma où il a été admis, il était complètement effondré
Ça fait drôle de voir ton grand cou**lon de fils de 21 ans chialer comme une  préadolescente en peine de coeur

C'est pas réservé aux pré-adolescentes les pleurs ! A priori les grands costauds peuvent aussi pleurer sans se retrouver foudroyés il me semble

Merci à tous pour vos messages, car il est vrai que je suis assez désapointée.
Et merci à Rochellou pour ta proposition, j'en parlerai à ma fille...

Pour ma part j'ai fait une prépa bio aussi.
La sup c'était dur. C'est certain. Notamment les 2 derniers trimestres où je ne pouvais plus me reposer sur les "acquis de terminale". Jamais eu la moyenne en DS de maths... A la différence de PACES, tu as des évaluations très régulières. Toutes les semaines 2 ou 3 kholles, quasi un pal tous les samedi matin. Et tu ramènes régulièrement des 4/20, 7 quand tu as mieux réussi... et un classement qui ne fait pas rêver (entre 16eme et 25eme)

Il y a eu un auto-écrémage très fort, notamment après les vacances de la Toussaint. 42 au départ, un peu plus de 30 en juin.

La Spé m'a semblé plus accessible. Et, à ma grande surprise, j'étais admissible en 3/2. Parmi les derniers admissibles, certes mais admissible quand même.
Suis allé aux oraux sans conviction, bien décidé à redoubler en pensant cartonner en 5/2.
Pfff 5/2 c'était dur.
A la rentrée on m'a dit "tu as été admissible en 3/2, c'est forcément Grignon en 5/2..."
Tu parles Charles, pour y croire il faut des bonnes notes.
Jamais la moyenne en bio, des notes épouvantables en physique chimie mais mon plaisir c'était le DM de maths que je faisais à fond pour avoir 20. Mais j'avais rarement 13 en DS.
J'ai même fait une petite déprime, vers décembre janvier, quand les jours sont bien court. Je marchais seul dans Paris, je pleurais dans ma chambre de bonne. Ca ne devait pas être si grave car je m'en suis tiré sans aide médicale (les gémeaux sont cycliques, dit-on).

Puis les écrits sont arrivés et se sont superbement passés.

Donc tout arrive.

ah ah ah moi aussi j'ai fait prépa (mais HEC) je me rappelle aussi des bonnes notes genre 5 en math (après avoir eu 18 au bac ); 0,25 en Allemand (j'ai jamais été une flèche) pour le papier on m'a dit.
A l'époque la prépa HEC pouvait se faire en 1 an j'ai intégré à l'issue d'une seule année. C'était effectivement dur mais malgré tout j'en garde un bon souvenir, on avait un super directeur de prépa très dur mais super.

En revanche encore aujourd'hui je sais que la prépa m'a apporté énormément sur des méthodes de travail, de synthèse, de capacité de travail, je m'en sert tous les jours dans mon boulot (alors que ce que j'ai appris en école niet)

Après faut avoir en tête que c'est pas parce-que le gamin "rate" sa prépa, qu'il n'est pas capable de suivre la scolarité de l'école en question.

On a un couple d'amis qui a un gamin qui a cartonné durant toutes ses études. Il a intégré une super prépa (maintenant sur 2 ans).
Ca a été 2 années d'enfer, une compétition monstre, des profs qui font tout pour démotiver, des notes catastrophiques…
Le gamin a passé un hiver à pleurer, alors qu'il était dans une des meilleures prépas de France, hein
Moi, c'est ça qui me tue, l'élitisme à mort.
Il a passé ses concours cet été, et là, le drame … Il a été admis dans la 6e école (dans le classement national). Il souhaitait avoir une des 5 premières, bref les profs lui avait tellement mis des idées de merde dans la tête que pour lui c'était la déchéance
'fin bon, admis dans la 6e "meilleure" école de commerce en France, voilà quoi, ça va.
Je dis 6e, c'est pê la 7e. Moi je vois pas de différence.

Les concours sont là pour classer à un moment M, point. Ca veut pas dire, si on n'est pas reçu, qu'on est plus con qu'un autre. Ca se trouve on réussirait la scolarité tout aussi bien qu'un autre qui aurait été reçu.
C'est pour ça que je trouve hypra bien tous ces MOOCs. L'éducation et l'enseignement devraient être accessibles à tous, même les enseignements de "l'élite".

D'où les passerelles diverses et variées, les VAE, les FONGECIFs, etc. Faut bien comprendre que l'écrémage en début d'études est là pour aussi gérer le nombre de places dispos, tout bêtement.

l'élitisme à mort comme tu dis n'a pas que des defauts...
le système "méritocratique à la française" me plait assez.
le discours refusant la sélection me parait une énormité.

Reste qu'un système monolithique est sclérosé par nature. Heureusement la plupart des "grandes écoles" ont mis en place des admissions parallèles, hors du fameux concours A.

Ce qui me dérange vraiment, et qui est connu et décrié, c'est le côté socialement inégalitaire de cette fabrique d'élites. Aujourd'hui l'accès aux grandes écoles, comme la réussite en médecine est déterminé par le résultat aux concours, certes, mais aussi une affaire de condition sociale des parents.

Ca c'est vraiment révoltant. Bien sûr, il y a toujours quelques réussites issues des basses couches, l'alibi, mais le système est verrouillé, l'ascenceur social est en panne.

Pour autant, dans la mesure où je donne quelques cours à la fac je vois bien quel est le niveau, y compris en Master et je ne peux me résoudre à condamner le système des prépas et tous ceux qui assument une part de sélection.
Maintenant il faut se demander quoi faire de tous ces bacheliers qui sortent sans diplome de l'Université française...

Je n'ai pas la réponse. Bon courage Najat!

Pppffiooouuu, j'ai frôlé les grandes écoles à la sortie du bac et je suis partie en courant vers l'université.
Les grandes écoles et leur discours élitiste, leur moule de pensée, c'était pas possible pour moi. L'université me convenait nettement mieux. Je pouvais y mener ma vie comme je le souhaitais. Pas de pression, pas de concurrence qui ne sont vraiment pas mon truc. De grosses semaines quand même avec 35 h de cours, 1h15/30 de transport matin et soir et un cheval en demi-pension (que je me payais moi-même avec mes boulots d'été).
J'ai fait "carrière" à l'université, tout en repassant en 3e cycle par des grandes écoles. Et j'ai de nouveau détesté mon master aux Ponts et Chaussées. Que ce soit la mentalité de l'encadrement comme celui des autres élèves, surtout les soirées avec les ingénieurs Ponts. Des gosses de riches mal élevés qui se croient tout permis. Les Cons et Pochés comme on les appelait avec ma colloc. J'avais été admise au Master grâce à ma mention TB en maîtrise (j'avais encore un cheval en demi pension, donc tout est possible, c'était d'ailleurs le cheval d'une fille d'un prof de l'université qui était en prépa et n'avait pas le temps). Ca faisait l'orgueil de mes parents (Les Ponts, la mention TB, pas le cheval hein ! Mes parents n'ont jamais compris et accepté le cheval, aujourd'hui encore !).
Une fois sortie de cette boite de nazes, j'ai commencé à bosser et je me suis inscrite dans un DEA à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. J'ai pu de nouveau m'épanouir pour moi, découvrir de nouveaux champs. Et j'ai enclenché sur une thèse sur l'histoire des idées dans l'aménagement de l'espace au XVIIIe siècle en Bretagne. Bref, le truc qui ne rentre dans aucune case. Pour ceux qui ont vu le film  "On connait la chanson" rappelez-vous de la thèse sur le lac de Paladru. Ca m'a fait hurler de rire tellement c'était vrai dans mon quotidien.

Mon chemin à moi, c'est de ne pas rentrer dans des cases, de faire ce qui me plait. Mais comme je suis bonne élève, ben j'ai tracé ma route. J'ai jamais postulé pour un emploi. Mes employeurs sont toujours venus me chercher ou ça s'est fait par le bouche à oreille. Compte tenu de mon parcours atypique, de mon ouverture d'esprit et de curiosité pour les nouveaux procédés, je n'ai pas une concurrence énorme sur le marché du travail. Je suis toujours dans les bons plans pour l'innovation. Ca j'adore et je déteste la routine.
Je n'avais vraiment aucune idée en sortant du bac que je pouvais avoir ce genre d'activités professionnelles.

J'aurais pu partir sur la filière de prof de sciences naturelles et j'ai découvert les métiers de l'aménagement.
Mes parents auraient voulu que je sois ingénieurs DDE. Beuh, pas moi. Et j'ai bien fait quand je vois comment ça tourne dans les services de l'Etat.
J'aurais pu être enseignante-chercheur à l'Université. J'ai fait un entretien pour un recrutement et j'ai laissé tomber. J'étais à l'université depuis 10 ans, j'avais fait le tour. J'avais eu la chance de travailler sur des sujets extraordinaires pour ma maîtrise, mon DEA et ma thèse. Je ne voyais pas trop comment j'allais pouvoir rebondir et aller plus loin. J'aspirais aussi à autre chose de plus concret, moins sclérosé, d'entre-soi, moins routinier. Faire les mêmes cours tous les ans, je ne m'y voyais pas du tout.
J'avais un CDI, je l'ai quitté pour devenir contractuelle de la fonction publique.
Celle-ci est folle

Donc cool, zen, pour la maman, y'a pas que les grandes écoles et les concours dans la vie. L'important c'est de réussir SA vie, pas celle des autres.