Une avancée importante pour les personnes qui ont eu un cancer et qui demandent une assurance emprunteur (une assurance pour un prêt bancaire) : il y aura un droit à l'oubli, c'est à dire qu'après un certain nombre d'année les personnes ne seront plus obligées de déclarer qu'elles ont eu un cancer lors du questionnaire santé (le plus souvent ça débouchait sur un refus du prêt ou une surprime énorme car les personnes étaient considérées comme emprunteur à risque).
Désormais, les personnes qui ont eu un cancer avant l’âge de 15 ans n’auront plus à déclarer leur maladie à un assureur cinq ans après la fin de leur traitement. Et de façon générale, tous les anciens malades, quel que soit le cancer dont ils souffraient, « n’auront rien à déclarer » quinze ans après l’arrêt de leur traitement. Cette période, qui peut encore paraître trop longue, pourra cependant être raccourcie en fonction de la localisation du cancer.
En vertu d’une « grille de référence » qui sera prochainement publiée et ensuite périodiquement mise à jour, il sera toujours obligatoire de faire état d’un cancer survenu au cours des quinze années précédant une demande de prêt. Cette déclaration ne donnera cependant plus forcément lieu à une surprime d’assurance. « cette grille va évoluer en fonction des avancées de la recherche. Là où on demande aujourd’hui six ans pour tel cancer, on pourra un jour ne plus en demander que quatre ».
Ce n’est ni par pure philanthropie des assureurs ni par pur volontarisme politique qu’un accord a pu être trouvé. Si une solution s’est dégagée, c'est que les assureurs ont eu l’accès, décisif, aux données de santé de l’Institut national contre le cancer. Ces données leur ont permis d’évaluer de manière statistique les gains d’espérance de vie obtenus ces dernières années et ainsi de sélectionner plus finement les risques.
Ce nouveau droit à l’oubli représente « un commencement important, pas la fin de l’histoire », a souligné Michel Sapin, le ministre des finances. On espère déjà l’ouverture de ce droit à « d’autres pathologies qui peuvent être guéries et aux maladies chroniques stabilisées pour lesquelles un traitement efficace est connu, comme le VIH ».
source : http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2015/03/25/un-droit-a-l-oubli-pour-les-anciens-malades-du-cancer_4600825_3224.html