Je ne sais pas comment qualifier ce que je vis. Juste que je me prends un coup de bambou énorme. Je me traîne grave, je suis fatiguée, le moindre effort me coûte et je dors !
Visite médicale : tension 10/6 au lieu de 12/8 depuis toujours. Ahhhhhhhhh, pas étonnant que je sois devenue une limace. Le matin en me levant, j'ai du mal à me tenir sur mes pattes.
J'accuse le coup de nombreuses années de pression professionnelle, de 4 mois forts en émotions et d'efforts physiques pour le déménagement.
Parce que maintenant, je vis dans un monde de zéro pression. Inimaginable !
Les gens sont particulièrement gentils ici. Je l'avais un peu senti lorsque j'étais venue pour mon entretien, mais donc oui c'est bien une culture locale. Aujourd'hui encore, à la fin de ma première reprise, je descends de mon cheval pour récupérer mon stick lâché à l'entrée de la carrière et là les organisateurs et juges s'excusent : "fallait pas descendre dans la carrière détrempée, vous auriez dû nous demander".
Je fais des courses au Gamm Vert et forcément j'en ai pris plus que mes bras. Je précise à la caisse que j'irai à la voiture en 2 fois. "Mais non, on va vous aider"
Et tout est comme ça.
Le fait qu'il fasse beau et chaud me change beaucoup aussi et participe à mon relâchement. Dingue ! du grand ciel bleu pendant plusieurs jours de suite. Bon ok, on peut passer de 25° à 10° en 12h.
Côté boulot, après une direction de 25 ans, j'ai un peu de travail de modernisation à faire. Ils vivaient comme un artisan des années 1960. Et pis les archis ont l'air d'avoir la phobie administrative. Ils me font de ces trucs
C'est un gentil bordel qu'il faut recadrer. Dans les missions compliquées : réussir à mettre la main sur l'ensemble des contrats de travail.
Donc pour le moment, je fais de l'administratif et de la gestion.
Et aussi de la remise à niveau des documents de com', la mise en place d'outils de travail collectif.
Je trouve une nourriture de qualité. Et là je comprends pourquoi je fronçais le nez sur la viande bretonne.
Sinon les chats vont bien. Elles profitent de la cour ensoleillée. J'ai réussi à me faire un mini jardin en mettant tout à profit. Exploitation maximale des plate-bandes et des pots.
Les chevaux c'est plus dur. Non pas qu'ils vivent mal, mais pour moi c'est le plus dur.
Le vieux va bien en Bretagne.
Ma pétasse fait la pétasse dans l'Indre. Nouvelle tentative de mise à la repro et elle invente l'année sans chaleur. Son éleveuse est désespérée, moi seulement blasée.
Mon jeune a eu du mal pendant 3 semaines. Comme moi, le méga coup de mou. Plus personne et même bouderie sur la nourriture. Puis il est reparti. Il va super bien dans les sorties en forêt. Il avance bien mieux. On a repris notre petit rythme de concours, en ajoutant le trec au programme.
Dans les points négatifs, ben quand on parle de territoires abandonnés et déshérités, bienvenue en Meuse. 5 siècles de guerre (dont celle de 14-18 qui a vidé le territoire au 3/4), une désindustrialisation carabinée et maintenant une "déservisation". Les petits villes souffrent beaucoup. On a l'impression d'être dans un Maigret des années 1950. En revanche, on trouve de jolis villages.
Pas de boulot, 46% de la population qui a plus de 60 ans, une mentalité défaitiste. "y'a rien en Meuse", "qu'est ce que vous êtes venue faire ici ? vous êtes punie ?" "Qu'est ce qu'il pleut", "qu'est ce que c'est humide !". Alors là, maintenant j'éclate de rire. 25 ans à Brest, les gars et on en reparle. Ici mon ligne sèche en 12 h
et je dois arroser mes plantations.
Je vous mets des photos demain soir.