sevrage progressif

Je ne sais pas trop si le topic a sa place dans cette rubrique, j'espère que oui!

J'ai vu que certains d'entre vous parlaient de sevrage progressif. Qu'entendez-vous par là exactement?

Je sépare régulièrement ma pouliche et sa mère, de quelques minutes au départ (en restant bien en vue, juste de l'autre côté de la clôture) à une quinzaine de minutes hors de vue maintenant, sans qu'il y ait de panique d'un côté ou de l'autre.

J'ai prévu de "déménager" prochainement, pour deux mois, ma jument, afin que le sevrage définitif soit effectué. Toutefois, s'il existe des témoignages de gens qui ont réussi à totalement sevrer leur poulain tout en laissant jument et poulain au même endroit (pas forcément dans le même pré, mais disons "pas loin", sur la même exploitation quoi), je suis preneuse!

Ca m'arrangerait énormément de faire les choses le plus en douceur possible, et de ne pas avoir à déménager une fois encore ma jument. Mais je ne veux pas non plus qu'elles cassent les clôtures pour se retrouver ou qu'elles s'appellent sans arrêt (ce qui serait aussi stressant pour elles à mon avis qu'un sevrage plus "brutal"). Bref, dites-moi si selon vous il vaut mieux carrément déménager ma jument ou si je peux m'y prendre autrement

Merci à ceux qui répondront!

Pour les 5 derniers poulains que j'ai fait naître, j'ai emmené le poulain chez des amis agriculteurs en retraite de l'autre côté de la commune
Il était sevré en box en même temps que leurs poulains de trait
La jument restait à la maison et se calmait très vite

Pour celui de l'an dernier (sa mère n'en avait pas grand chose à foutre) j'ai mis le poulain dans un box, la mère dans un autre, j'ai fermé les volets et au bout d'une heure tout était rentré dans l'ordre

Je crois qu'on doit s'adapter au comportement de la jument et à son côté +/- maternel-hystérique ..........

Mais dans tous les cas, j'ai toujours sevré ''brutalement''

J'avais toujours sevré brutalement et je trouvais ça très bien.
Mais pour des raisons diverses l'année dernière j'ai fait différemment et j'ai été agréablement surprise : j'avais deux paddocks jointifs, et 4 chevaux dont la mère et la fille.
Un beau jour j'ai mis la mère et un autre dans un, et la fille et un autre dans l'autre.
Elles étaient donc parfaitement voisines, séparées juste par deux lisses, et je ne les ai entendues ni l'une ni l'autre. Pas de souci de clotures, rien. la mamelle a diminué rapidement comme d'habitude et au bout de deux mois j'ai remélangé mes deux sous troupeaux en un seul : la pouliche a voulu retêter, la mère a dit niet, et terminé.
C'était pratique pour moi car ça m'évitait d'en déplacer une, je n'ai qu'un seul site. C'était progressif au sens où elles n'ont jamais cessé de se voir, et même de pouvoir se sentir. Mais brutal au sens où on a arrêté les têtées d'un coup.
Cette méthode permettant de séparer le sevrage alimentaire (brutal) du sevrage affectif (progressif) s'est très bien passée dans ce cas.
Après il faut s'adapter à la mère et au poulain, en l'occurrence les deux protagonistes étaient relativement détachées ce qui a sûrement aidé.

Ici, nous avons en général plusieurs foals et plusieurs poulains des générations 1 à 3 ans. Tous sont au même endroit avec des poulinières. Au moment du sevrage, ils sont en principe en stabule le soir et au parc la journée. Et on profite du moment d'un repas, lorsque les jeunes sont occupés, pour emmener leur mère.

En ça se passe très bien. Ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe. Ou alors, si la mère hennit un peu, ils répondent mais repartent très vite à leur pitance. Et comme ils restent avec leurs copains, la suite des évènements se déroulent comme si de rien n'était. Ils reprennent leurs jeux habituels, ne montrent aucun signe de stress... Et, on laisse toujours un adulte avec les jeunes pour prendre en charge le petit troupeau.

On a toujours procédé de cette façon et nous n'avons pour l'instant pas rencontré de difficultés particulières.

Du côté des mamans, elles continuent d'appeler un peu (1 jour ou 2 au grand, très grand maximum) pour les plus maternelles. Mais ça ne dure jamais très longtemps...

En général, au moment du sevrage, nos poulains sont très indépendants. Les mamans, c'est vraiment juste des mini bars. Le reste du temps, ils le passent plus avec les copains. Donc entre l'avant et l'après sevrage, il n'y a pas grand chose qui change pour eux. Ils sont occupés ailleurs.

Merci pour les témoignages. La jument n'est pas hystérique, c'est pour ça que j'envisage de faire les choses autrement.

Rochellou: Ils s'appelaient d'un bout à l'autre de la commune? Y en a qui essayaient de passer les clôtures ou pas? Je pense que je pourrais mettre ma jument dans la même commune, mais le pré est assez proche pour qu'elles s'appellent.

En fait on pourrait même dire qu'elle s'en fout un peu. Des fois je sors la pouliche et la jument ne se déplace pas, elle se contente de rester à me regarder faire de l'endroit où elle est (qui peut être à plusieurs dizaines de mètres). Si la sortie dure longtemps (disons 15 min hors de vue), la jument peut appeler, mais elle hennit une fois (et la pouliche ne répond pas ).

Du coup j'aurais bien envie de tenter comme Rigel, par contre je n'ai que 3 chevaux... Du coup il me faudrait un cheval de plus, pour rester avec la mère? (Sachant qu'elle est très indépendante)

Au bout des deux mois de séparation, y a pas de risque que la lactation reprenne / que la jument ne dégage pas la pouliche si elle réessaie de têter?

Nanou: Oui ça c'est le top du top d'avoir plusieurs poulains en même temps, je pense que c'est le moins traumatisant! Ma pouliche est très attachée à mon hongre qui est dans le même pré, je pensais la laisser avec lui et mettre la jument à côté. Mais effectivement il faudra mettre un autre cheval avec elle dans le pré pendant ces deux mois je pense.

Tiens, on avait déjà échanger à ce sujet là : http://www.al-hfifa-arabians.com/t22154p30-separation-temporaire-jument-et-poulain

Et il y a un autre sujet du même genre.. Je continue à chercher...

Voilà : http://www.al-hfifa-arabians.com/t24108-sevrage-questions?highlight=sevrage

Merci Garlon, ça évite de ré-écrire à qq mots prés, la même chose

Donc, pour ma part, et pour répondre plus précisément à ta question,
en 2010 :

Citation :

Je fais un peu dans le même genre, pour des raisons de place : je ne peux éloigner suffisamment la mère (ou le poulain, peu importe) pour qu'ils ne s'entendent plus...
Alors, je fais une séparation douce, chacun de son côté de la clôture électrique, et progressive, pour éviter les traversées intempestives de clôture.
Et remise en troupeau après 2 mois sans contact physique. Sans problème pour le premier poulain, bien que la mère ait été du genre à tout casser pour rejoindre son rejeton... Et le fait, à mon sens, de faire progressivement, c'est un meilleur respect des clôtures, en ne les poussant pas à bout et les jeter dans les fils ou les roubines pour ma part (et donc leur laisser croire qu'ils peuvent passer si besoin, parce que les roubines, ils pourraient s'ils en avaient l'idée....)

Ca ne devrait pas trop mal se passer ce coup ci d'ailleurs : la fille préfère souvent rester avec les deux vieilles qu'avec sa mère, qui elle aime rester à l'ombre (je la comprends !!! surtout aujourd'hui !!!), et donc elles passent beaucoup de temps sans se voir dans la journée !

Et 2011, le résultat du second poulain...

Citation :

Alors, cette année, j'ai "innové" par rapport au dernier sevrage que j'ai fait à la maison.
Je précise que pour des problèmes de place, mère et fille peuvent se voir tout le temps.

Donc, j'ai isolé la mère simplement d'un côté d'une clôture électrique (une qui tape bien je précise) le dimanche 17h avec herbe, foin, mais pas d'eau. La pouliche de l'autre côté avec les trois autres, nourriture ad hoc.
Lundi midi, la mère avait un pis énorme. J'ai laissé la petite passer avec la mère durant une heure environ : elle a tété comme une malade, la mère manifestement très soulagée. Le temps de la "réunification" tout le monde a eu la ration de grain (mère environ 3 litres). Puis j'ai remis la pouliche de l'autre côté, laissé 20 litres d'eau à la mère, plus foin à volonté...
Bref, le cinéma a duré une semaine, la mamelle était chaque jour moins pleine, je laissais chaque fois un peu plus d'eau à disposition. Le samedi, plus de réunification, pendant deux mois.

Quand j'ai remis la mère en troupeau, la fille a essayé après quelques heures de voir si.... et la mère lui a répondu fermement qu'il n'était plus question d'aller téter, point !
Maintenant, je les sépare des trois autres le temps de manger une ration adaptée, la fille suit volontiers la mère, mais n'est pas scotché non plus...

Donc, je suis assez contente, pour moi la méthode a bien convenue car
- peu de douleurs du côté de la jument, le lait a été coupé en moins de 7 jours , pas de mammite
- j'ai pu continuer à bien nourrir la jument, qui est un grenier sur pattes (Squeletor est un de ses surnoms), le grain est passé de 8 litres à 3 litres pendant une semaine, avant de remonter progressivement.
- la pouliche est restée calme de l'autre côté, puisque en contact proche.

Voilà. Je ne prétends pas que la méthode est la meilleure, mais ça été très bien pour mon cas.

Isabel a écrit:

Merci Garlon, ça évite de ré-écrire à qq mots prés, la même chose

De rien, c'est un des rossignols du forum, mais d'habitude plus vers l'automne !!!

J'ai une jument a la maison que j'ai cunnu chez son ancien proprio
il avait a l'epoque qu'un paddock de 3000m²
il a fait un sevrage progressif en enment la jument en balade et en laissant le poulain a la maison et le contraire
ensuit il a couper le paddock en deux pour separer le poulain a 10mois de sa mere et de sa tante pour le mettre avec le poney, donc juste un cloture les separer 8mois apres il a enmener la jument chez une amie pour un mois puis la ramener et remis tout le monde ensemble apres la castration du poulain aucun probleme
enfin avant il partait en balde 3 à5h avec le poulain a la maison sans que se soit un drame

Ici, je sèvre progressivement mais je laisse les poulains et les mères dans des parcs contigus.
Brennil et Beren viennent d'être sevrés:
3 jours la nuit avec môman et la journée séparés et là, ça fait 5 jours qu'ils sont séparés par 3 rangées de ruban. Le 1er jour, Brennil est passé mais il n'y avait pas de jus dans le ruban du milieu... Réparé, nickel. Ils se font des mamours par dessus la clôture et pis c'est tout. Jaïka a été un peu inquiète mais rien de catastrophique. Mamelles nickel (blanc d’Espagne et vinaigre blanc pendant 2 jours). D'ici 2-3 jours, les mères partiront dans un pré plus loin. Le maréchal vient demain les parer, un coup de vermifuge et basta, elles vont aller se remettre de tout ça avant de repartir à la saillie vers mi- avril.

Merci beaucoup Garlonn, je vais lire tout ceci avec intérêt. C'est vrai que j'aurais pu rechercher d'anciens topics...
Vos différents témoignages me confortent dans l'idée de ne pas déménager ma jument. De toute façon je ne risque rien à essayer la méthode "douce" et au pire si ça ne fonctionne pas je garde comme solution de repli de l'emmener où j'avais prévu...
Juste il me manque un cheval en gros quoi

Oui mais si ta jument est bien indépendante et les paddocks jointifs tu peux tenter le coup en la laissant d'un côté, et la pouliche et le hongre de l'autre. En tout cas il est clair qu'il vaut mieux ne pas mettre la pouliche seule.
Après si tu crains pour ta jument il faut emprunter une bestiole quelque part pour 2 mois et la mettre avec le troupeau avant le sevrage, et roule.

Moi aussi j"ai comence par le sevrage "brutal" , parce que ca se faisait...
J'ai trouve cette facon de faire tres violente pour le poulain et pour sa mere depuis on a change de facon de faire, separation progressive, petite demi heure maman et poulain cote a cote dans un box, deux heures ensuite ceci pendant une petite semaine , separation toutes les nuits pendant encore une semaine pour arriver a la separation difinitive en laisant le poulain dans son groupe et la maman dans un parc a cote ou un peu plus loin,
L'age du poulain est tres important, plus on s'aproche du sevrage naturel ( entre 8 a 10 mois), plus cela est facil pour les deux, je remets la maman dans le groupe env deux mois apres

Le sevrage progressif demi heure par demi heure c'est bien, mais moi j'ai pas le temps
c'est sevrage brutal avec copain pour moi aussi;
En plus le dernier c'est mon "B" et il etait pas trop manipulé (honte a moi, oui oui) il a passé deux jours en boxe pour comprendre que le mini bar avat changé de forme, et que celle qui commandait maintenant c'est moi...
il se laisse donc manipuler et marche en longe avant de retourner au pré avec un tonton, puis un copain du meme age...

C'est clair que ce n'est pas une méthode qui s'adresse à ceux qui court aprés le temps, ou il faut avoir des employés !!!!!
Cette année, je n'ai même pas sevré
la poulinière éjecte son rejeton en mordant ou en levant le postérieur, il n'insiste pas ...il est gras comme un pâté avec son foin et sa ration, cela reste plus une habitude qu'un besoin vital ...ça va lui passer ....
Reste que d'ici un mois, il va bien falloir qu'il passe de l'autre côté et cette année je n'ai qu'un mâle, et pas vraiment le moment pr moi que me charger d'un poney en plus

J'ai sevré 1 poulain sur les 3 quej'ai encore..
J'ai donné les rations,et j'ai enlevé la mere... le petit n'a rien dit, la mere a appelé un peu mais rien de catastrophique.
Il n'y a rien de traumatisant dans le sevrage... les meres mm si elles appellent finissent par en avoir marre d'avoir un boulet au bouts des mamelles et si vous ne sevrez pas, elles le font naturellement meme si elles ne sont pas pleines... et qd elles ne veulent plus du petit... la, c'est violent pour qu'ils comprennent vite!!

Je dirais que cela dépend énormément du caractère de la jument.
J'ai eu une poulinière avec un instinct maternel très marqué qui devenait folle dès que le poulain s'éloignait hors de son rayon de protection.
Avec ce type de jument, un sevrage brutal est quand même plus pratique et présente moins de risques.

Isabel a écrit:

la poulinière éjecte son rejeton en mordant ou en levant le postérieur, il n'insiste pas ...il est gras comme un pâté avec son foin et sa ration,

pardon mais j'ai trop ri en imaginant

flika a écrit:

Je dirais que cela dépend énormément du caractère de la jument.
J'ai eu une poulinière avec un instinct maternel très marqué qui devenait folle dès que le poulain s'éloignait hors de son rayon de protection.
Avec ce type de jument, un sevrage brutal est quand même plus pratique et présente moins de risques.

j'en ai une comme ca aussi c'est sa pouliche qui en a eu marre de son boulet de mere et s'est installee un jour dans un autre boxe au grand desespoir de sa mere qui elle n'est pas encore "sevree" de sa fille

lisou a écrit:

flika a écrit:

Je dirais que cela dépend énormément du caractère de la jument.
J'ai eu une poulinière avec un instinct maternel très marqué qui devenait folle dès que le poulain s'éloignait hors de son rayon de protection.
Avec ce type de jument, un sevrage brutal est quand même plus pratique et présente moins de risques.

j'en ai une comme ca aussi c'est sa pouliche qui en a eu marre de son boulet de mere et s'est installee un jour dans un autre boxe au grand desespoir de sa mere qui elle n'est pas encore "sevree" de sa fille

Merci pour toutes vos réponses. Je vais donc tenter le coup avec ma jument d'un côté et ma pouliche + mon hongre de l'autre. Et si ça ne fonctionne pas je déménagerai la maman. Pour le sevrage "naturel" ouais pourquoi pas, mais est-ce qu'on ne loupe pas une étape clé pour le poulain? Et du coup on ne peut pas prévoir quand ça va arriver quoi...

Qu'est-ce que tu as peur de louper comme étape ?

Il y a l'élevage Boudet je crois que ne remplissait ces juments qu'une année sur deux et laissait les poulains avec leur mère, je me demande si Arabian n'en fait ps autant ... ce qui se comprendrait

mais si tu as un hongre pr servir de tonton, c'est trés bien aussi

Je sais pas, qu'elles restent psychologiquement soudées l'une à l'autre et que j'aie du mal à les séparer par la suite si il y avait nécessité (en plus ma jument n'a pas une espérance de vie très élevée, elle a une maladie cardiaque dégénérative - mais non génétique - donc je me dis que ça sera peut-être dur pour la petite d'être séparée brutalement à 5 ou 10 ans qu'à 10 mois quoi...). Que ma jument stresse si je sors la petite plus longtemps et vice versa. Je sais pas, pour moi le sevrage est aussi un affranchissement de l'emprise qu'elles ont l'une sur l'autre, et pas seulement un arrêt de la lactation.

Je sais pas si je suis très claire là lool

En gros ce serait con de faire un sevrage super doux pour la sevrer psychologiquement "brutalement" des années plus tard. J'ai un exemple d'une jument qui a toujours vécu avec sa mère, si on enlève la mère du pré la jument panique grave et pourtant elle a 15 ans quoi... Je me dis le jour où l'autre meurt ça va être sacrément plus brutal que si la ju avait été sevrée à 10 mois.